Art, Galerie d'Art

Tendance Africa chic aux Galeries Lafayette

Si vous aimez...Partagez !


Une fois de plus, les Galeries Lafayette régalent leurs visiteurs d’une exposition aussi éclectique que surprenante, dans un élan novateur qui réjouira amateurs et néophytes. Précurseurs en matière d’art et de culture, les Galeries Lafayette mettent cette saison à l’honneur le continent africain et son foisonnement créatif. Du 28 mars au 10 juin 2017, les codes et les horizons se mélangent dans une exposition que nous ne saurions que recommander : Le Jour qui vient.

Avant même d’aborder l’exposition à proprement parler, le visiteur se voit plongé dans une atmosphère dépaysante que subliment les tissus inspirés du wax, les boubous colorés des mannequins glacés ou encore les mises en scènes Africa Now des vitrines du boulevard Haussmann. Pour l’occasion, les photographies léchées du nigérian Lakin Ogunbanwo sont mises à l’honneur. Tout au long des allées, on retrouve les thèmes et les couleurs qui se répondent dans des compositions aussi sophistiquées qu’évocatrices d’un ailleurs auquel on aimerait, le temps d’une promenade, accéder.


Sous la coupole Art Nouveau, dont on ne se lassera jamais, le plasticien malgache Joël Andrianomearisoa s’interroge sur le rapport à l’Afrique : « Que met-on derrière ce terme, pourquoi a-t-on besoin d’en parler ? », demande-t-il. Sous les jeux de lumières naturels des vitraux, l’artiste se livre à un jeu avec l’espace, avec celui qui regarde son œuvre, et avec les préjugés. « Chéri, achète-moi l’Afrique s’il-te-plait », peut-on lire sur les fanions noirs qui ornent la coupole. Message on ne peut plus décalé au milieu des enseignes de luxe qui égrainent les allées.
Puis, aux abords de la Galerie des Galeries, le visiteur entre dans le vif du sujet : l’exposition Le Jour qui vient débute. Une sorte de tunnel le fait pénétrer dans l’espace, mais non sans l’impliquer, l’appeler, le titiller. Le tunnel semble agir sur le visiteur comme un rite de passage au cours duquel une installation sonore fait résonner des voix, pleins de voix, dont on peut distinguer parmi le chuchotement épars un mot : Europe. Ces voix, si elles ont une consistance abstraite, ne sont pas chimériques puisqu’il s’agit bien de celles de migrants ou d’habitants des villes de Berlin et de Lagos (la plus grande ville du Nigéria) enregistrées et arrangée par l’artiste sonore Emeka Ogboh.

Puis, du noir de ce tunnel qui agit comme un passage, ou un transfert, on arrive dans un espace qui brille par sa blancheur et par la lumière que diffuse un plafond sculpté comme une roche immaculée. Là, peintures, dessins, vidéos, photographies et installations d’artistes du continent africains et de ses diasporas investissent l’espace physique et réflexif.

Si Le Jour qui vient n’est pas une exposition exhaustive, elle montre avec brio le dynamisme d’une création en pleine conquête de l’occident. Elle montre des regards qui invitent au questionnement, au bouleversement des échelles de valeur, à la contemplation des violences symboliques ou réelles. Le Jour qui vient parle de circulation, du regard, des idées, des cultures, des objets ou des personnes. En somme, la commissaire d’exposition Marie-Ann Yemsi, par sa sélection brève mais efficace, donne à voir une fenêtre passionnante sur un continent qui se saisit de l’art avec talent et puissance.


Si vous aimez...Partagez !