Au coeur de Saint-Germain-des-Prés, dans la rue de l’Ancienne Comédie, trône fièrement le plus vieux café de Paris. Depuis 1686, le Procope est le rendez-vous du Tout-Paris. Si c’est le café qui l’a rendu célèbre, on y vient aujourd’hui pour déguster une cuisine traditionnelle et bourgeoise, qui n’aurait pas déplu à ses illustres habitués comme Voltaire ou Victor Hugo. On vous raconte l’histoire de cette adresse mythique.
La belle histoire du Procope nait avec l’arrivée du café à Paris à la fin du 17e siècle, en 1657 plus précisément. Un Arménien sent le potentiel de cette « boisson tonique » et décide de la vendre dans une petite échoppe de Saint-Germain-des-Prés. Quelques temps plus tard, son garçon de café sicilien décide de lui racheter l’affaire. Son nom ? Francesco Procopio dei Coltelli. Pour son établissement, le jeune homme souhaite le meilleur. Il mise ainsi sur une décoration raffinée et ne lésine pas sur les détails luxueux comme des lustres en cristal, des miroirs et des matières nobles comme l’acajou ou le velours. Le Procope, premier café de Paris, ouvre alors ses portes en 1686.
C’est un pari réussi puisque toute l’élite parisienne fait bientôt de son café l’endroit où il fait bon aller pour débattre, échanger, et être vu… Ce succès est accentué par la proximité avec du théâtre de la Comédie Française, avant son déménagement. Les acteurs aiment alors s’y rendre après les représentations.
Voltaire, Rousseau, Montesquieu ou encore Diderot en font leur adresse fétiche. On dit même que certaines pages de la célèbre Encyclopédie de ce dernier ont été écrites ici. Le concept même de « café littéraire » est inspiré de la vie du Procope.
C’est d’ailleurs en ces murs que les premières idées de la Révolution Française ont vu le jour. Danton, Marat, Robespierre avaient pour habitude de s’y réunir et c’est ici que le bonnet phrygien est apparu pour la première fois. Plus tard ce seront les Paul Verlaine, Victor Hugo, Alfred de Musset ou encore George Sand qui s’y retrouveront.
Les petites histoires du Procope sont intiment liées à la grande Histoire de Paris. D’ailleurs, on y trouve toujours des vestiges de ce passé hors du commun. Ici, c’est le chapeau de Napoléon que l’on peut apercevoir. Ce dernier l’a laissé au café pour payer sa note. Là, ce sont des écriteaux « citoyens » « citoyenne » pour les toilettes. Où encore la table préférée de Voltaire que l’on peut admirer. Le toit et les balcons de la bâtisse ont été inscrits aux monuments historiques.
Aujourd’hui, la devanture bleue accueille une brasserie culte dont le faste d’autrefois semble toujours intact. Le poêle daterait du 17e siècle et le papier peint n’aurait pas été changé depuis 1830 ! L’élégance est toujours au rendez-vous dans les différentes salles alors que la cuisine rend hommage aux grands classiques de la gastronomie française. Tête de veau, Coq-au-vin, plateau de fruits de mer, mille-feuilles…
C’est d’ailleurs ces traditions que le restaurant met en avant avec le Prix de la Cuisine Bourgeoise du Procope qui récompense le meilleur ouvrage de la cuisine bourgeoise. Cette année, c’est Frédéric Anton et sa pâtissière Christelle Brua qui ont remporté le prix avec leur livre La Cuisine à Petits Prix, démontrant que le Procope s’inscrit toujours l’histoire…
Le Procope, 13 rue de l’Ancienne Comédie, 75006.
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