Chanel en chute ? Derrière les chiffres, une stratégie ambitieuse
Bénéfices en baisse, investissements en hausse : Chanel déjoue les attentes en pariant sur l’avenir.
Une année sous pression… mais pas sans vision
Avec un chiffre d’affaires à 18,7 milliards de dollars, en recul de -5,3%, Chanel n’échappe pas aux turbulences d’un marché du luxe en ralentissement. La directrice générale Leena Nair évoque des conditions macroéconomiques défavorables, notamment en Asie-Pacifique, où la marque chute de -9,3%. Sur la zone Amériques, le recul atteint -4,3%, tandis que seule l’Europe affiche une légère reprise à +1,2% (5,68 milliards de dollars).
Mais là où d’autres coupes, Chanel investit massivement. En 2024, la maison a injecté 1,755 milliard de dollars, soit une hausse de +43% par rapport à 2023. Un signal fort envoyé au marché.
Immobilier stratégique et conquête de nouveaux marchés
Ces investissements se sont traduits par l’acquisition de biens immobiliers de prestige à Paris, Tokyo, New York ou Chengdu, renforçant le réseau retail de la griffe. Chanel muscle aussi sa présence dans les marchés émergents comme le Mexique et l’Inde, avec une attention accrue sur le canal beauté en ligne.
La Chine reste un axe central : 15 nouvelles boutiques ouvertes en 2024, et 15 autres prévues pour 2025. Un pari clair sur une consommation de luxe en pleine mutation.
Intégration verticale et nouvelle direction artistique
Chanel ne se contente pas d’acheter du mètre carré : près de 600 millions de dollars seront consacrés en 2025 à l’intégration de sa chaîne d’approvisionnement, clé d’une production plus réactive et plus autonome.
Enfin, l’arrivée de Matthieu Blazy à la direction artistique en 2025 ouvre un nouveau chapitre créatif. Ancien de Bottega Veneta, il succède à Virginie Viard, elle-même héritière de l’ère Karl Lagerfeld. Sa première collection est attendue à l’automne prochain pour la saison Printemps-Été 2026.
A lire aussi : Richemont progresse (presque) seul dans un luxe sous tension
