Ce nouveau magazine va bousculer l’art à Paris
Et si le support le plus subversif de l’art contemporain n’était ni une galerie, ni un NFT… mais un journal papier ? À l’heure où tout se digitalise, Let Them Eat choisit la tangibilité : un format imprimé, artisanal, radicalement engagé. Le 8 juin 2025, ce nouveau média indépendant fera son apparition publique au Point Éphémère, à Paris. Et il pourrait bien devenir l’un des objets artistiques les plus convoités de l’année.
À l’origine de ce projet : Hugo Guénand Dalby, architecte d’intérieur diplômé (et major) de Penninghen en 2023. Loin de se contenter de ses premiers succès d’exposition, il part en quête d’artistes “injustement invisibles ». De cette démarche quasi militante naît Let Them Eat : un journal pensé comme un manifeste esthétique autant qu’un support de rencontres.
Pourquoi un journal et non une galerie ? Hugo répond sans détour : “Un journal, ça se glisse sous le bras. Pas besoin de murs pour exister.” Ce choix n’est pas anodin. Il questionne la centralité des lieux d’exposition traditionnels et offre une plateforme accessible, mobile, généreuse.
15 artistes, 1 journal, 0 hiérarchie
Dans ce premier numéro, 15 jeunes artistes internationaux se partagent la scène : plasticiens, musiciens, designers, écrivains, photographes, vidéastes… Tous bénéficient d’une double-page dédiée, mêlant œuvres et entretiens intimistes, signés Emma Cambier, auteure bientôt publiée chez Gallimard.
Mais Let Them Eat va plus loin. En parallèle, les artistes ont été réunis en trinômes pour produire des cadavres exquis autour du thème “manger”. Un hommage ludique aux surréalistes ? Peut-être. Mais surtout une méthode de création collective où aucune individualité ne domine, où chaque inconscient tisse des liens inattendus avec les autres. Le résultat : des œuvres hybrides, poétiques, troublantes, à l’image de ce que ce journal veut incarner.
Une fabrication ultra-soignée
Let Them Eat revendique un ancrage matériel. Le journal (format A3 fermé, A2 ouvert) est imprimé en Alsace, chez Imprimerie Ott, sur papier offset Arena White Rough 90g de Fedrigoni, avec une presse Komori modifiée couleur. Une rareté éditoriale, limitée à 600 exemplaires numérotés et signés, vendus 25€ dans des lieux soigneusement choisis.
Un lancement événement au Point Éphémère
Le 8 juin, veille de Pentecôte, Let Them Eat prend vie lors d’un événement immersif au Point Éphémère. Au programme :
🎤 Performances live de Vénus d’Argent, Tohu-Bohu, Non Paying Buyers
📽️ Performance d’Emma Cambier
🖼️ Vente du journal
🎧 DJ-sets, discussions, rencontres…
Un moment unique, pensé comme un déclencheur de conversations et de possibles.
Une micro-édition mais une vision très large
Ce qui impressionne ? Le niveau d’exigence. Hugo a travaillé sans financement extérieur. L’équipe s’est construite par affinités : Philippine Garsuault a contribué à la direction artistique, des proches pour le soutien logistique, des artistes rencontrés “par hasard ou par destin”, comme Gabrielle Venguer, Hiba Baddou ou Luigi Pensa.
Et le nom ? “Young artists are claiming their share of the pie — so, let them eat !”. Une déclaration de guerre aux circuits de l’art trop fermés.
Et après ?
À terme, Let Them Eat ambitionne de devenir une plateforme vivante. Un espace d’échanges, d’expérimentation, de projets collectifs. Une “scène sans scène” où les jeunes artistes prennent la parole, sans filtre ni compromis.
À suivre de très près. Ou mieux : à lire, à vivre, à collectionner.
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