Kering en chute libre : quelles répercussions pour le luxe à Paris ?
Le groupe Kering traverse une passe difficile avec un chiffre d’affaires en recul de -15 % sur le premier semestre 2025. Cette situation impacte directement l’écosystème du luxe, notamment à Paris.
La tourmente continue pour Kering, géant du luxe français. Sur les six premiers mois de 2025, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 7,6 milliards d’euros, soit une baisse de -15 % par rapport à la même période l’année précédente. Le résultat opérationnel courant chute à 969 millions d’euros (-39 %), tandis que le résultat net plafonne à 474 millions d’euros. Une situation préoccupante dans un contexte où le marché mondial du luxe se contracte.
À Paris, ville emblématique du luxe, cette contre-performance a un écho particulier. De nombreux flagships des marques du groupe – Gucci, Saint Laurent, Balenciaga, ou encore Boucheron – sont situés dans la capitale. Une baisse d’activité globale chez ces enseignes pourrait signifier moins de fréquentation dans leurs boutiques parisiennes, et potentiellement des ajustements en personnel ou en stratégie locale.
Gucci, le maillon faible de Kering
La plus grande inquiétude concerne Gucci, dont les ventes ont plongé de -25 % pour s’établir à 3 milliards d’euros. À Paris, les boutiques du Marais et de l’avenue Montaigne ne sont pas épargnées. L’effondrement du chiffre d’affaires dans le réseau en propre (-24 %) et en Wholesale (-42 %) confirme une désaffection des clientèles clés, notamment asiatiques. La réorganisation créative confiée à Demna, ex-directeur artistique de Balenciaga, devra convaincre rapidement.
Saint Laurent et Bottega : des dynamiques contrastées
Yves Saint Laurent, pilier parisien du groupe avec son QG rue de Bellechasse, connaît une baisse de -10 % de ses ventes. Le maintien de Anthony Vaccarello à la direction artistique marque une volonté de stabilité, en dépit du mercato actuel dans l’industrie du luxe. À l’inverse, Bottega Veneta affiche une timide croissance de +2 %, évitant la chute généralisée. Un signe que l’image discrète et intemporelle séduit encore une clientèle exigeante.
Quelles perspectives pour la capitale du luxe ?
La chute des ventes en Europe de l’Ouest (-17 %) et au Japon (-29 %) résulte notamment d’un affaiblissement des flux touristiques, comme l’indique Kering. Paris, où le tourisme de luxe est crucial, voit donc son rôle de carrefour international fragilisé. Reste à savoir si l’arrivée de Luca de Meo à la direction générale permettra d’inverser la tendance. Son expérience chez Renault pourrait insuffler un pragmatisme salutaire dans une industrie aujourd’hui à bout de souffle.
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