« Monsters by Monsters » fascine Shanghai, bientôt Paris ?

Notre analyse révèle un phénomène culturel en pleine expansion. L’exposition “Monsters by Monsters: Now and Then” signée Kasing Lung transforme depuis le 11 octobre 2025 la Shanghai Fashion Week en véritable théâtre du design figuratif. Entre statue monumentale et installations sensorielles, l’événement propulse le phénomène Labubu vers une notoriété mondiale rare.

Une exposition monumentale et immersive

Depuis son ouverture, “Monsters by Monsters” attire des foules impressionnantes. Co-curatée par Pop Mart et How2Work, la rétrospective célèbre les dix ans de l’univers de Kasing Lung, créateur de la franchise The Monsters. Le site de la Fashion Week accueille notamment la statue de Kingmon haute de six mètres, orientée vers la Oriental Pearl Tower. Une scénographie spectaculaire où chaque détail révèle la vision poétique et mélancolique de son auteur.

Les visiteurs empruntent un parcours immersif composé de plus de 1 100 peluches Labubu, disposées comme un mur vivant. Cette accumulation hypnotique invite à plonger dans les émotions et le folklore de l’artiste belge-hongkongais, considéré comme une référence du lowbrow art contemporain. Les organisateurs évoquent une fréquentation déjà record pour un événement de ce genre à Shanghai.

Un univers né du croisement entre art et culture populaire

Kasing Lung a imaginé The Monsters en 2015, inspiré de ses rêves d’enfant et des contes nordiques. L’exposition présente près de 300 manuscrits et croquis originaux illustrant la genèse du clan Labubu. Chaque personnage, de Mokoko à Puca, incarne une facette de l’humanité, souvent perçue avec humour et douceur. Cette approche narrative confère à The Monsters une profondeur rarement atteinte dans le design contemporain.

Pop Mart, géant chinois du jouet artistique, a contribué à démocratiser ces figurines de collection. Leur succès international doit beaucoup à la combinaison d’une esthétique enfantine et de valeurs nostalgiques revisitées avec une touche surréaliste. En 2025, cette approche hybride séduit autant les collectionneurs asiatiques que les amateurs européens de street culture.

Le symbole Kingmon et la portée culturelle

Pièce maîtresse de l’exposition, le Kingmon de six mètres symbolise la dualité entre innocence et gigantisme industriel. Dressée face à la skyline de Shanghai, la sculpture évoque la cohabitation entre imagination et modernité urbaine. Selon des sources proches du comité artistique, la direction de la Shanghai Fashion Week aurait commandé cette pièce pour marquer le 10e anniversaire du label de Lung.

Cette mise en scène magistrale différencie “Monsters by Monsters” des simples rétrospectives artistiques. Les initiés parlent d’une “muséification du jouet”, alliant émotion, interactivité et contemplation. Derrière chaque figurine se cache une réflexion sur les liens entre mémoire collective et consommation esthétique.

« Monsters by Monsters is designed to immerse visitors in the stories behind the characters and the creative process. » — How2Work, co-curateur

L’impact global et l’annonce d’une tournée internationale

Selon Pop Mart, cette étape asiatique n’est que le début d’une tournée mondiale. Des sources internes évoquent des discussions pour une présentation à Paris dès 2026, parallèlement à une éventuelle collaboration mode avec Moynat. Les marques européennes du luxe observent de près ce phénomène qui unit art graphique et storytelling émotionnel.

Notre investigation montre qu’en dix ans, Kasing Lung a réussi à bâtir un univers cohérent capable de fédérer aussi bien les collectionneurs que les amateurs de design narratif. Le caractère immersif de l’exposition répond aux tendances actuelles : besoin d’interaction et de scénographie multisensorielle dans les espaces artistiques.

« The 6-meter Kingmon statue pointing to Oriental Pearl Tower embodies the cultural fusion at this event. » — Directeur de la Shanghai Fashion Week

Les raisons d’un engouement durable

“Monsters by Monsters” illustre la mutation du marché de l’art contemporain vers des formes accessibles et engageantes. Contrairement à d’autres expositions, celle-ci combine la rigueur artistique et une approche ludique. Le public n’observe pas : il joue, ressent, et se reconnaît dans ces visages expressifs.

Cette fusion entre art et design témoigne aussi du rôle central de Shanghai comme capitale émergente de la culture visuelle mondiale. L’interconnexion avec des créateurs internationaux pourrait bientôt transformer des icônes comme Labubu en ambassadeurs planétaires du pop art sino-européen. L’intérêt croissant pour cette franchise confirme la viabilité de modèles hybrides mêlant commerce, art et émotion sincère.

En parallèle, de nouvelles figures artistiques inspirées de Lung commencent à émerger, prolongeant cette esthétique post-naïve. Paris pourrait devenir la prochaine étape de ce dialogue transcontinental. L’influence de The Monsters dépasse désormais la simple sphère des collectionneurs : elle impacte la mode, la publicité et même la décoration.

Informations pratiques

Lieu : Shanghai Fashion Week, Xintiandi, Shanghai. Période : du 11 octobre à décembre 2025. Œuvres exposées : environ 300 documents et illustrations originales, statue Kingmon 6 m, installation 1 100 peluches Labubu. Curateurs : Pop Mart & How2Work. Site : threads.com/@shletsmeet.

Pour les amateurs de design et de collaborations artistiques, cette exposition marque un tournant dans la reconnaissance internationale du jouet d’art comme médium de narration contemporaine.

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