L’art informel japonais s’invite à Paris : l’exposition « Avant-Gardes Japon, l’Après 1950 »
Du 13 novembre au 20 décembre 2025, la galerie Nichido à Paris accueille une exposition rare mettant en lumière l’impact du mouvement informel sur l’art japonais d’après-guerre.
En plein cœur du 8e arrondissement de Paris, à deux pas de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, la galerie Nichido présente une exposition singulière : Avant-Gardes Japon, l’Après 1950. Cette deuxième édition parisienne rassemble près de 40 œuvres de figures majeures de l’avant-garde japonaise, de Toshimitsu Imai à Aiko Miyawaki, en passant par Shu Tanaka et Yasse Tabuchi. Une plongée dans un Japon artistique post-seconde guerre mondiale, en pleine reconstruction identitaire.

L’exposition revient sur une période charnière pour les artistes japonais. Dans les années 1950, le Japon panse encore les plaies d’un conflit mondial dévastateur, et les créateurs cherchent de nouvelles formes d’expression pour traduire le chaos, la perte, et l’élan de renouveau. C’est dans ce contexte que les œuvres de Michel Tapié, critique d’art français, et son concept d’Art informel vont provoquer un véritable choc esthétique.
Le choc de l’Art Informel occidental au Japon
Le concept d’Art Informel, développé par Michel Tapié, prône une peinture libérée des contraintes figuratives. La matière brute, le geste spontané, et l’abstraction radicale sont au cœur de cette démarche. En 1956, une collection d’œuvres occidentales informelles est présentée au Japon, bouleversant les artistes locaux, longtemps isolés du reste du monde artistique par la guerre et l’occupation américaine.
Ce « choc informel » sera profondément absorbé par la scène artistique japonaise. Dans les médias nippons, les expressions comme « Tourbillon Informel » ou « Typhon Informel » témoignent de cette onde de choc culturelle. Des artistes comme Shingo Kusuda ou Tsuyoshi Maekawa intègrent ces codes tout en leur donnant une profondeur propre, empreinte de leur histoire personnelle et nationale.
Des voix indépendantes dans la marée informelle
L’exposition parisienne ne se contente pas de montrer une adhésion au mouvement occidental. Elle met aussi en valeur ceux qui ont résisté à cette tendance dominante. Akira Tanaka, par exemple, persiste dans une voie figurative. Il cherche à représenter ce qu’il appelle « l’Homme Authentique », observé dans les rues, sans masque, dans une société en mutation.
Ce dialogue entre influences étrangères et fidélité à une sensibilité japonaise profonde rend cette exposition particulièrement riche. Il ne s’agit pas d’une simple imitation de l’Occident, mais d’une réinvention de l’abstraction par le prisme japonais.
Pourquoi cette exposition mérite l’attention des Parisiens ?
Paris, ville de l’art moderne par excellence, se trouve être un lieu parfaitement adapté pour revisiter cette histoire méconnue. La galerie Nichido, dont les racines sont partagées entre Tokyo, Paris, Nagoya et Fukuoka, joue un rôle essentiel dans la diffusion de l’art japonais en France. Le dialogue entre les scènes artistiques est ici palpable.
Pour les amateurs d’art contemporain, cette exposition offre un regard essentiel sur la genèse d’un mouvement esthétique majeur au Japon. Pour les curieux, c’est l’occasion de découvrir des artistes peu connus en France, mais essentiels pour comprendre la seconde moitié du XXe siècle artistique asiatique.
Enfin, pour les Parisiens, c’est une excellente opportunité de redécouvrir un pan d’histoire artistique mondiale, sans quitter la capitale.
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