Jimmy Cliff s’en est allé : Paris perd un grand frère du reggae

Crédit photo © Paris Select Book

Le chanteur jamaïcain Jimmy Cliff est mort à l’âge de 81 ans.
Une légende s’éteint, mais ses chansons continueront de résonner jusqu’aux rues de Belleville.

Son nom évoque à lui seul une époque, un son, un souffle. Jimmy Cliff, de son vrai nom James Chambers, s’est éteint le 24 novembre 2025, à Kingston, entouré de ses proches. Sa femme, Latifa Chambers, a annoncé la nouvelle à la presse jamaïcaine, précisant que l’artiste avait succombé à une crise convulsive, aggravée par une pneumonie.

Pour les amoureux de musique, sa disparition marque la fin d’un chapitre essentiel de l’histoire du reggae. Mais pour Paris, qui l’a tant accueilli et écouté, c’est aussi un pincement au cœur.

Jimmy Cliff : un parcours qui traverse les continents

Tout commence dans la paroisse de St. James, en Jamaïque, dans les années 50. Jimmy Cliff quitte très jeune sa campagne pour tenter sa chance à Kingston, capitale artistique bouillonnante. En 1962, il signe son premier succès avec Hurricane Hattie. Mais c’est avec The Harder They Come (1972), film culte dans lequel il joue le rôle principal, qu’il s’impose comme figure mondiale du reggae.

Il incarne alors un reggae engagé, à la fois spirituel et politique. Un style plus accessible que celui de Bob Marley, mais tout aussi fort dans son message. Il le prouve encore avec Many Rivers to Cross, You Can Get It If You Really Want ou Reggae Night, hymnes intemporels.

À Paris, une empreinte musicale vivace

Dans les années 80, Paris est en pleine effervescence musicale. Jimmy Cliff se produit à plusieurs reprises dans la capitale, notamment à l’Olympia et à La Cigale. Ses chansons résonnent dans les bars afro-caribéens de Château Rouge, sur les ondes de Radio Nova, dans les marchés de la Goutte d’Or.
Plus qu’un simple passage, il laisse ici une empreinte. À une époque où le reggae cherche sa place en France, Jimmy Cliff est une figure rassurante, populaire, fédératrice.

On lui doit aussi d’avoir inspiré de nombreux artistes français, de Tonton David à Pierpoljak, qui ont vu en lui un modèle. La scène reggae parisienne, toujours vivante aujourd’hui, lui doit beaucoup. Elle est à (re)découvrir dans cet article sur les concerts reggae à Paris.

Un regard critique sur une carrière très orchestrée

Jimmy Cliff n’a pas échappé aux critiques. Certains puristes lui ont reproché d’avoir édulcoré le reggae, trop mélodique, trop pop, en particulier dans les années 90. Il est vrai que son succès international s’est construit sur des titres parfois éloignés du son roots.

Mais c’est justement là que réside sa force. Il a su parler à un public plus large, tout en gardant l’essence du reggae : spiritualité, lutte, espoir.
En 2010, il entre au Rock and Roll Hall of Fame. En Jamaïque, il est décoré de l’Order of Merit. Des récompenses qui couronnent une trajectoire hors du commun.

Un vide, mais une mémoire musicale en héritage

Avec sa disparition, Paris perd un compagnon de route. Ses mélodies planent encore sur les quais de Seine l’été, dans les bacs vinyle de Saint-Ouen, dans les playlists des trentenaires nostalgiques. Jimmy Cliff n’était pas seulement un musicien. Il était une passerelle entre Kingston et le reste du monde.

Et c’est peut-être ça, la plus belle réussite : avoir fait danser, réfléchir, et espérer, d’un bout à l’autre du globe.
Pour explorer la trace du reggae dans la capitale, Paris Select vous recommande de lire notre guide des lieux iconiques du reggae à Paris.

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