Corps et âmes : l’exposition coup de poing de la Bourse de commerce
Et si l’art contemporain révélait notre rapport au corps mieux que n’importe quel discours ? C’est le pari tenu – et largement réussi – par l’exposition “Corps et âmes” à la Bourse de commerce – Pinault Collection.
Une traversée viscérale du corps contemporain
Inaugurée en mars dernier, la nouvelle saison orchestrée par Emma Lavigne nous plonge dans une méditation polyphonique sur le corps, ses fragilités, ses récits, ses cicatrices. Le parcours s’ouvre sur une vidéo saisissante d’Ana Mendieta, silhouette effacée dans la terre humide, et se clôt sur les danses fiévreuses de Cecilia Bengolea. Entre les deux : des corps mutilés, glorifiés, vieillis, aimés, invisibilisés… mais toujours profondément vivants.
Des œuvres puissantes, entre mémoire et politique
La force de l’exposition réside dans sa diversité. On passe du regard clinique de Kerry James Marshall – dont l’Olympia noire dérange autant qu’elle fascine – aux portraits vibrants de Zanele Muholi ou Lynette Yiadom-Boakye, en passant par les installations monumentales de Georg Baselitz. Ces huit toiles inversées, ode au corps vieillissant, transforment l’espace en chapelle contemporaine.
L’actualité tragique résonne aussi, avec les œuvres poignantes de Mira Schor et Marlene Dumas, qui évoquent guerre, mutilation et silence imposé. Des pièces à fleur de peau qui refusent le confort esthétique.
Une scénographie organique et rythmée à la Bourse de commerce
La mise en espace participe à l’impact. Films, sculptures, photos, toiles s’enchaînent comme les mouvements d’une chorégraphie. Les vitrines d’Ali Cherri dialoguent avec les projections d’Arthur Jafa, les photos de Deana Lawson amplifient la voix d’un corps noir trop longtemps marginalisé. La notion de danse innerve tout le parcours.
📍Bourse de commerce – Collection Pinault, jusqu’au 25 août 2025
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