Louis Vuitton x Inde : Pharrell transforme Paris en échiquier spirituel

Et si la prochaine révolution du luxe avait déjà eu lieu, mardi 24 juin, en plein cœur de Paris ? Pour son défilé homme printemps-été 2026, Pharrell Williams a choisi de faire vibrer les murs du Centre Pompidou autour d’un thème aussi inattendu que magnétique : l’Inde.
Le Centre Pompidou, nouvel épicentre d’un luxe nomade signé Pharrell
Après Saint Laurent à la Bourse de Commerce, c’est donc Louis Vuitton qui investit un lieu d’art contemporain devenu mythique. Fermé pour rénovation, le Centre Pompidou devient, le temps d’un soir, le plateau d’un jeu symbolique. Inspiré du “Serpents et Échelles”, jeu traditionnel indien revisité par Studio Mumbai, le décor transforme les invités en pièces mouvantes sur un échiquier métaphysique, où la mode devient quête intérieure.
Beyoncé, Jay-Z et la diplomatie du style
Ce n’est pas seulement la collection qui a fait parler d’elle : en front row, on croise Beyoncé, Jay-Z, Spike Lee, Victor Wembanyama et Bradley Cooper. La présence de ces icônes n’est pas anodine : elle scelle la dimension pop-culture et diplomatique d’un événement qui, sous ses airs oniriques, dit quelque chose de notre époque.
Une Inde réinterprétée par Pharrell Williams: entre spiritualité, artisanat et liberté
Pharrell Williams, fidèle à l’esprit du voyage de la maison fondée en 1854, tisse ici un dialogue visuel subtil entre héritage textile indien et modernité instinctive. Teintes brûlées par le soleil — indigo, camel, brun café, pastels veloutés —, matières nobles comme le cachemire, la vicuña ou la soie délavée, évoquent la trace du temps et la beauté imparfaite.
La silhouette ? Fluide, presque méditative, portée par des superpositions intuitives, des rayures peintes à la main, du denim brodé de micro-perles, et des costumes déstructurés. Le clin d’œil à Wes Anderson, via un motif repris du film The Darjeeling Limited, infuse une touche cinématographique à l’ensemble, entre rêve et réalité.
Les accessoires : luxe mobile, mémoire du monde
Côté accessoires, Pharrell ne cède rien à la facilité. Les classiques Speedy P9 ou Cruiser Duffle se parent de cuirs patinés, toiles brodées, pierres semi-précieuses ou peaux exotiques. Mention spéciale aux sandales oversize, mocassins en autruche ou bottines en suède, autant de fragments d’un luxe vécu, entre désert et ville sacrée.
Bijoux, ceintures et bandanas fonctionnent ici comme des talismans nomades, ponctuant la silhouette avec poésie et profondeur. Ce sont des objets de transmission, des symboles de passage, des traces sensibles de voyage.
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