De Beers : ce que cache la fin des diamants de synthèse
La fermeture de Lightbox, filiale de diamants de synthèse lancée par De Beers, en dit long sur l’avenir du luxe façonné en laboratoire. Mais que cache réellement cette décision stratégique ?
Le pari Lightbox : une ambition avortée ?
En 2018, le géant De Beers Group faisait sensation en lançant Lightbox Jewelry, sa première collection de diamants de synthèse. L’idée : capter une clientèle plus jeune, sensible aux prix et aux enjeux éthiques. Mais sept ans plus tard, le projet est officiellement abandonné.
Pourquoi ? Parce que la valeur de revente de ces pierres créées en laboratoire s’est effondrée – une chute de 90 % sur les prix de gros selon Al Cook, PDG du groupe. Ce désamour progressif du marché, couplé à une surenchère concurrentielle venue de Chine et des supermarchés américains, a précipité la décision.
Retour au diamant naturel : repositionnement stratégique
Cette fermeture s’inscrit dans une stratégie de recentrage annoncée dès 2024 : De Beers rationalise son portefeuille et se concentre sur ses activités les plus rentables. Les investissements alloués à Lightbox seront redirigés vers le marketing et la valorisation du diamant naturel, segment historiquement dominant du groupe.
De Beers ne tourne toutefois pas complètement le dos aux diamants de laboratoire. Sa filiale Element Six, installée dans l’Oregon, poursuit la production de diamants synthétiques, mais exclusivement pour des usages technologiques : semi-conducteurs, optique, technologies quantiques…
Et à Paris ? Un signal fort pour la joaillerie de luxe
Cette annonce pourrait impacter les tendances observées dans les maisons parisiennes, de la Place Vendôme aux nouvelles galeries confidentielles du Marais. En repositionnant le diamant naturel comme seule référence de luxe, De Beers envoie un message clair : l’éclat véritable ne se fabrique pas, il se découvre.
Lightbox n’est plus, mais l’affaire est loin d’être close. En privilégiant la rareté face à la reproductibilité, De Beers rebat les cartes d’un secteur en pleine mutation. Et vous, serez-vous du côté du diamant naturel ou de la technologie ?
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