Richemont progresse (presque) seul dans un luxe sous tension

Le luxe mondial ralentit, mais Richemont poursuit sa trajectoire avec prudence et efficacité. Dans un contexte économique global tendu, le groupe suisse Richemont propriétaire de Cartier, Van Cleef & Arpels et Montblanc affiche une croissance annuelle de +4% pour son exercice clos en mars 2025, atteignant un chiffre d’affaires de 21,4 milliards d’euros. Une performance en demi-teinte, mais qui tranche avec les résultats en berne de ses concurrents directs.

Un modèle résilient face aux déséquilibres asiatiques

Le recul de 13% de la zone Asie-Pacifique, principalement en raison du ralentissement chinois, aurait pu fragiliser l’ensemble. Mais Richemont a su compenser en rééquilibrant ses performances : le Japon progresse de 25%, les Amériques de 16%, l’Europe de 10% et le Moyen-Orient de 15%. Un pivot géographique stratégique qui illustre la capacité du groupe à anticiper et s’adapter.

Joaillerie en tête, horlogerie en retrait

La joaillerie reste la locomotive du groupe, avec une croissance robuste de 8% et un chiffre d’affaires qui frôle les 15,3 milliards d’euros. À l’inverse, l’horlogerie recule de 13%, victime d’une demande moins soutenue. Pourtant, certaines maisons comme Vacheron Constantin ou Jaeger-LeCoultre tirent leur épingle du jeu grâce à des lancements bien ciblés et une demande solide en Occident.

Une sortie digitale habile : YNAP devient LuxExperience

Autre fait marquant : la cession de YNAP (Yoox Net-A-Porter) à Mytheresa, officialisée en avril 2025. Le montant n’a pas été révélé, mais les analystes l’estiment à 555 millions d’euros. En échange, Richemont conserve 33% du capital de LuxExperience, nouveau nom du groupe fusionné, tout en assurant une facilité de crédit de 100 millions d’euros.

Un désengagement stratégique plus qu’un retrait : le digital reste dans le viseur, mais Richemont choisit de l’aborder par la participation et non l’exploitation directe.

Richemont trace sa propre route

Quand LVMH affiche un recul de 17% et Kering une chute de 12%, Richemont fait figure d’exception. Sans surjouer la performance, le groupe suisse avance avec méthode : un luxe maîtrisé, sélectif, plus proche des attentes d’un marché désormais mouvant.

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