Euphoria : l’art gonflable qui vous dépasse (littéralement)

Une bulle d’art géante vient d’envahir Paris. Et ce n’est pas une image : c’est toute la nef du Grand Palais qui se gonfle, s’illumine et vibre sous l’effet de Euphoria, exposition-spectacle du Balloon Museum, visible du 6 juin au 7 septembre 2025. Que cache ce projet visuellement saisissant ? Une réécriture complète de notre rapport à l’art contemporain — entre légèreté gonflée et réflexions bien plus profondes qu’il n’y paraît.

Le retour triomphal de l’art gonflable à Paris

À peine trois ans après le succès de Pop Air à La Villette, Lux Entertainment revient frapper fort. L’entreprise italienne, à l’origine de formats comme Christmas World ou Color Hotel, investit cette fois la majestueuse verrière du Grand Palais. Avec Euphoria, elle propose plus de 5 000 m² d’installations monumentales, interactives et immersives.

Ce n’est pas une simple expo, c’est un parcours sensoriel où le visiteur ne regarde pas l’art : il le traverse, le touche, le fait vibrer. Cette approche transforme littéralement le spectateur en co-créateur de l’expérience.

Quand les artistes laissent l’air parler

Martin Creed : l’air comme matière première

Avec Work No. 3883, Martin Creed remplit une maison de verre de ballons bleu pastel. L’air, invisible, devient palpable. Le visiteur y flotte dans une demi-réalité entre poésie minimale et absurdité bien sentie.

Ryan Gander : des sphères pour réfléchir

Dans une salle monochrome, des boules géantes couvertes de questions improbables. Ryan Gander crée un terrain de jeu intellectuel : le public cogite, s’amuse, s’interroge.

Hyperstudio et la poésie en mouvement

Le collectif italien Hyperstudio signe ici quatre œuvres majeures, dont 10 Agosto, un hommage aérien à la nuit des étoiles filantes italienne. On se balance sous une pluie de lumières, bercé par une musique céleste. La scénographie, tout sauf naïve, mêle technologie et mythe collectif.

Une galerie d’expériences vertigineuses

Chaque œuvre pousse à reconsidérer notre place dans l’espace. Citons notamment : Pulse Topology de Rafael Lozano-Hemmer, où les ampoules battent au rythme du cœur des visiteurs. New Spring de A.A. Murakami, un arbre mécanique qui exhale des bulles de brume, métaphore de l’éphémère. Crazy Love for Polygons de Cyril Lancelin, qui transforme la géométrie en labyrinthe onirique.

Euphoria : un art pour les grands enfants

En écho au passé aéronautique du Grand Palais (premier salon de l’aéronautique en 1909), Euphoria réinvente le gonflable. Ce langage artistique né du Pop Art et des jeux d’enfants devient ici un outil de transmission, de mémoire et d’émotion collective.

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