Le Bar Joséphine réinvente les cocktails comme une BD

Un soir d’orage, un trait de bourbon, une bulle de champagne. Et si la bande dessinée ne se lisait plus, mais se buvait ? C’est le pari inattendu – mais brillamment mené – du Bar Joséphine à l’hôtel Lutetia, où l’univers graphique rencontre celui de la mixologie dans une carte à lire comme un album illustré.

Quand le Lutetia se met à parler en bulles

Dans le décor feutré du mythique palace de la rive gauche, Angelo Forte, chef barman en poste depuis deux saisons, pousse son concept encore plus loin en 2025. Il ne s’agit plus simplement de créer des cocktails inspirés de l’imaginaire BD, mais de composer une expérience narrative à part entière. Pour cela, il s’associe au dessinateur culte Serge Clerc, figure du graphisme “ligne claire” et du rock stylisé.

L’idée : une carte de cocktails comme un roman graphique, sans classement classique, sans logique de spiritueux, juste une succession d’histoires liquides, accompagnées de trois adjectifs-guides et d’un titre évocateur.

Des recettes scénarisées plus que mélangées

Plutôt que de chercher l’effet “waouh” via des compositions complexes, Angelo Forte opte pour une approche minimaliste, directe, presque cinématographique.

Parmi les best-sellers :

  • Un Soir d’Orage : vodka, verjus, citronnelle, champagne — tension fraîche et graphique.
  • 9 semaines 1/2 : bourbon, pistache, vermouth — sensualité boisée, ronde mais sans lourdeur.
  • Electric Callas : amer floral, fruits blancs — opéra baroque et subtil.
  • La Seine, la Scène, la Cène : un ovni salin et végétal à base de wakamé, tomate, soja et genmaicha. Une intrigue gustative en trois actes.

Chaque recette est pensée pour stimuler l’imaginaire autant que les papilles. Pas d’arômes génériques ni de signatures attendues. On parle ici d’un cocktail d’auteur, presque conceptuel, à déguster avec attention.

Un menu qui se lit comme une œuvre

Loin des cartes de cocktails classiques, la sélection du Bar Joséphine ressemble davantage à une édition collector. Aucun ordre imposé, seulement une suite de titres mystérieux : Requiem pour un C…, Paris Latino, L’Ultimo Bacio… Chaque choix est une invitation au voyage intérieur, à la manière d’un sommaire de bande dessinée underground.

Graphiquement, Serge Clerc signe aussi les illustrations du menu, prolongeant le plaisir visuel jusqu’au comptoir. Une manière subtile de rappeler que le Lutetia reste l’un des rares hôtels parisiens à cultiver un esprit artistique et décalé.

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