Défilé Chanel SS 2026 : entre cosmos et Haute Couture au Grand Palais

Hier soir, Paris vibrait au rythme d’une révélation stylistique sous la nef historique du Grand Palais, lors du défilé Chanel Printemps-Été/SS 2026.

Le tout nouveau visage de la création Chanel, Matthieu Blazy, s’est imposé dès ses débuts avec un souffle frais. Ancien de Bottega Veneta, il succède à Virginie Viard, partie en juin 2024. Blazy a souhaité rompre avec une approche trop sage pour injecter du récit, de l’aspiration, du mouvement — tout en conservant les fondamentaux de la maison : tweed, jersey, soie, remis en cadrage contemporain. Il a évoqué l’idée d’une « conversation imaginaire » avec Gabrielle Chanel, un dialogue entre héritage et libertés modernes. Sur le podium, ses coupes sont aériennes, les tombés fluides, les silhouettes souvent déconstruites. Matthieu Blazy revendique le jeu, l’insouciance, mais aussi une rigueur du détail.

Mise en scène : les planètes s’invitent au Grand Palais

Si le thème de la planétologie pouvait sembler ambitieux, la scénographie l’a concrétisé avec panache. Le Grand Palais s’est mué en cosmos suspendu, un ciel étoilé peuplé de planètes luminescentes flottant au-dessus du podium. Le sol du catwalk, la lumière, les jeux visuels formaient un univers galactique dans lequel les mannequins évoluaient comme en gravité légère. Cette dimension cosmique offrait une métaphore forte : Chanel se projette dans l’ère du renouveau, dans une odyssée stylistique qui dialogue avec l’infini.

Les transitions entre univers de lumière et zones d’ombre jouaient sur l’intensité dramatique. Le spectacle ne se limitait pas aux vêtements : l’espace devenait personnage, la mode un voyage interstellaire.

Le défilé : style, matières et codes revisités

Matthieu Blazy ne jette pas les codes Chanel par la fenêtre ; il les observe, les décortique, puis les remet en mouvement. Le tweed se décline en vestes raccourcies, franges subtiles et jeux d’asymétrie. Le jersey s’invite dans des chemisiers fluides et le crêpe de soie dans des robes aux drapés flottants. Les contrastes de textures apportent du relief à une collection qui respire la liberté et la précision.

L’équilibre entre masculin et féminin a été repensé : chemises droites, pantalons amples, twin-sets revisités, jupes plissées légères. Les coloris, fidèles à l’esprit Chanel — noir, blanc, écru —, se teintent de nuances cosmiques : bleus profonds, argent métallisé, or pâle. En final, une jupe de plumes irisées a déclenché une ovation, symbole d’une couture à la fois rêveuse et maîtrisée.

Les people : Paris sous le feu des projecteurs

Comme toujours chez Chanel, le front row valait presque un défilé à lui seul. Nicole Kidman, radieuse en tailleur crème, a retrouvé Margot Robbie, tout en minimalisme chic. Penélope Cruz saluait chaleureusement Pedro Pascal, tandis que Kendall Jenner échangeait quelques mots avec Tilda Swinton, silhouette longiligne vêtue d’un manteau noir graphique. Naomi Campbell, éternelle muse, a attiré les flashs, bientôt rejointe par Vanessa Paradis et Lily-Rose Depp, duo mère-fille inséparable. On apercevait aussi Ayo Edebiri, nouvelle ambassadrice de la maison, ainsi que Maya Rudolph, Paloma Elsesser et Michaela Coel, toutes parées de tenues issues de la collection. Ce mélange de générations et d’esthétiques, entre stars hollywoodiennes et visages contemporains, incarne la transition que Matthieu Blazy semble vouloir impulser : une maison résolument parisienne, mais ouverte sur le monde.

Selectoscope :

Dans les salons feutrés de Paris, ce défilé est déjà considéré comme le lancement d’une ère nouvelle pour Chanel, un moment suspendu entre héritage et exploration. Les Parisiens, amateurs de mode et de spectacle, se souviendront de cette nuit où les planètes ont dansé au-dessus d’eux, et où la couture a, une fois de plus, trouvé son horizon. Bravo Monsieur Blazy !

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