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Rencontre avec l’illustrateur de génie, Marc-Antoine Coulon

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Pour Marc-Antoine Coulon, devenir illustrateur était un rêve d’enfant. Reconnaissable par son style glamour et son trait précis, il sait mieux que personne capturer un regard, une attitude, pour la sublimer et la coucher sur papier. À coup de pinceaux, il alterne savamment traits noirs – épais ou ombré – et mélange de couleurs, révélant la fragilité qui émane de chaque personnalité, surtout dans le regard… Bouleversantes de justesse, ses magnifiques aquarelles nous plongent instantanément dans son monde. À travers ses croquis, ce virtuose du pinceau nous dévoile sa perception très élégante de l’univers de la mode, traduisant parfaitement l’esprit, le style et le chic des Parisiennes. Suivant les traces de son idole René Gruau, Marc-Antoine Coulon redonne à l’illustration de mode ses lettres de noblesse, avec pour signature un trait pur, des tons sophistiqués et un souffle de modernité évident. Aujourd’hui, en partenariat avec la marque d’encres et papeterie de luxe Jacques Herbin, il lance sa couleur nude, qu’il utilise depuis toujours comme base pour ses visages… Rencontre avec cet artiste de génie qui nous parle de cette dernière collaboration.

 

Comment est née votre passion pour l’illustration ?

Marc-Antoine Coulon : J’ai l’impression d’être né avec ! Mes premiers souvenirs d’enfance ont tous un rapport avec le dessin. C’est plutôt, d’ailleurs, une passion pour l’image plus généralement. Je pense que je suis devenu artiste parce que je ne trouvais pas dans la vraie vie les images dont je rêvais.

 

La couleur Nude, que vous utilisez pour les visages de vos illustrations, est-elle votre création ?

 

M-AC : Oui, c’est un mélange qui me sert de base pour toutes les carnations . Je l’ai créé patiemment pendant plusieurs années dans des petits flacons, car mes connaissances techniques limitées ne me permettaient pas d’en réaliser sur une plus grande échelle . Les encres Jacques Herbin m’ont proposé de le produire en grande quantité et de le commercialiser dans le monde entier.

 

Cette couleur dont vous aviez le secret de fabrication est désormais en vente chez Jacques Herbin. Vous entrez ainsi de fait dans la postérité ! Etes vous à l’aise avec le fait de partager votre potion magique avec d’autres aquarellistes ?

M-AC : Il y avait un vrai manque sur le marché de l’encre. C’est plus facile de trouver des couleurs pures, bien tranchées. Quant au partage, c’est plutôt une idée réjouissante. J’ai même hâte de voir comment d’autres artistes vont pouvoir se l’approprier ; ça a déjà commencé cet été au Japon (où l’encre a été lancée en avant première), avec des propositions très intéressantes. Ce n’est pas l’outil qui fait l’artiste, mais la manière de s’en servir. Chaque artiste est unique dans sa recherche, comme ses empreintes digitales sont uniques.

Comment procédez-vous pour réaliser vos dessins ? Vous travaillez sur des bases de photos ?

M-AC : ça dépend du projet ou de la commande ; je peux travailler d’après photo ou en live. Ce sont deux expériences différentes mais qui impliquent chacune une intense intimité avec mon modèle au moment de la réalisation. En live cette expérience intime est d’autant plus forte qu’elle est réciproque : je ne peux rendre sur le papier que ce que le modèle me donne. C’est un travail collectif et troublant. Dans nos vies agitées, on  perd l’habitude de s’arrêter, se poser, se regarder dans les yeux longuement pour faire quelque chose de beau. Pendant longtemps je n’étais pas à l’aise quand je devais dessiner en public, justement à cause de tout cette intimité partagée. Maintenant j’ai apprivoisé cet aspect. C’est magique de parvenir à faire oublier à son modèle que nous sommes regardés.

 

Une (ou des) icône dont vous ne vous lassez pas de faire le croquis ?

M-AC: Je crois qu’Inès de la Fressange est la femme que j’ai le plus souvent représentée. Je suis inconditionnel de sa beauté si graphique si délicieusement parfumée et si vivante… Elle est suivie de très près par Catherine Deneuve et Mina !

 

Le projet le plus singulier sur lequel vous avez travaillé ?

 

M-AC : Les Fashion Weeks parce qu’il faut réagir très vite dans un temps très limité. Je dois rendre une trentaine de dessins en trois jours. Le Madame Figaro me donne une très grande liberté pour choisir les tenues que j’illustre dans une liste fermée de défilés, ce qui est à la fois grisant mais aussi assez déstabilisant. Ce sont un peu mes jeux olympiques !

L’encre Nude by Marc Antoine Coulon est disponible depuis le 4 septembre chez Jacques Herbin.

À découvrir très prochainement sur Paris Select, tous les secrets du dernier livre de Marc-Antoine Coulon… Pour les amateurs de Paris et autres fans de l’illustrateur, il est déjà en vente en librairie ! 


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