Archives, Interviews

Rencontre avec Benjamin Cymerman

Si vous aimez...Partagez !


Ces dernières années, la rue du Faubourg Saint-Honoré a regagné ses lettres de noblesse à coup de sublimes illuminations et d’événements grandioses. Ce renouveau, la célèbre rue du 8ème arrondissement le doit à un homme : Benjamin Cymerman.

En plus de porter la casquette de président du Comité du Faubourg Saint-Honoré, le quarantenaire originaire de la capitale est également co-directeur de la célèbre Maison Heurgon, qui propose une sélection pointue des plus belles marques de joaillerie et de haute horlogerie.

Depuis sa création en 1865, Heurgon n’a cessé de se développer. Le père de Benjamin a repris l’affaire en 1973 et si son fils était bien parti pour une brillante carrière d’avocat, il en a finalement été autrement. C’est en 2006 que Benjamin Cymerman met un premier pied dans l’entreprise familiale et rejoint avec enthousiasme son frère Arnaud déjà en place.

Au fil des années, le duo inaugure plusieurs boutiques : une au 58 rue du Faubourg Saint- Honoré, tandis que l’emblématique flagship de la rue Royale se scinde en deux, Breitling pour l’horlogerie et Marli pour la joaillerie. Après moult changements, depuis 2015, Heurgon se spécialise dans la joaillerie, reléguant la partie horlogerie au second plan.

Pour Paris Select, le business man lève le voile !

Nathalie Freoa : La création de la Maison Heurgon remonte à 1865. A-t-elle toujours été rue Royale ou tout a été une création de votre part?

Benjamin Cymerman : La boutique appartenait avant à la famille Salomon. Mon père a racheté l’affaire en 1973.

NF : La fonction de base de Heurgon était créateur de bijoux ?

BC : Oui, au départ c’était la joaillerie. Dans la famille, nous n’étions pas du tout dans ce type d’affaires. Mon père a travaillé dans le milieu du diamant et s’est finalement lancé sur ce créneau. Aujourd’hui, nous avons fait le choix de l’orienter plus comme un multi-marque de joaillerie.

NF : Vous avez évolué depuis tout jeune dans cet univers ?

BC : J’ai suivi une formation de droit, donc rien à voir avec l’affaire familiale. Mon frère Arnaud lui, est entré dans l’affaire en 2002. En 2006, il m’a proposé de travailler avec lui. J’avais envie qu’on travaille ensemble. Un sentiment familial.

NF : C’est votre frère qui vous a attiré plus que l’activité en elle-même ?

BC : J’ai travaillé pendant 2 ans en tant que juriste… un métier qui me ressemblait un peu moins. Quand je voyais ce que faisait mon frère, je trouvais que cela était quand même bien plus sympa que le cabinet d’avocat! Dans la joaillerie, vous accompagnez les événements joyeux et tout ce qui fait plaisir ! Alors que dans le métier d’avocat, on est rarement dans les bonnes nouvelles. Le commerce m’a attiré plus que le monde juridique!

Dessin de la boutique Heurgon

NF : Votre frère Arnaud Cymerman a fait des études commerciales ?

BC : Oui. Lui c’était une réelle volonté. J’ai trouvé que travailler dans notre affaire familiale était assez sympathique. J’ai toujours eu ce bel exemple à suivre. Alors, avec mon frère on a décidé de créer une boutique au 25 rue du Faubourg Saint-Honoré…

NF : A la base vous étiez au 25 ?

BC : Nous avions le 15 rue Royale pour l’horlogerie. En 2015 on a repris l’affaire familiale à 100%, donc on a repris la boutique de la rue Royale et celle du Faubourg Saint-Honoré.

NF : Ce n’est pas dans l’actuelle boutique rue du Faubourg Saint-Honoré ?

BC : Non en 2019 juste avant le Covid on a eu l’opportunité d’ouvrir une nouvelle boutique, plus grande au 58 rue du Faubourg Saint-Honoré.

On a choisi de se concentrer sur le multi-marque avec l’ouverture d’un gros flagship rue du Faubourg Saint-Honoré. Heurgon est donc un multi-marque avec essentiellement de la joaillerie et de l’horlogerie. On a donc converti le 15 rue Royale en deux boutiques, Breitling et Marli.

NF : Vous avez donc trois points de vente aujourd’hui ?

BC : Oui. Ouverture du flagship 58 rue du Faubourg Saint Honoré en juin 2021. Puis en septembre 2021 ouverture de Breitling et Marli.

Après 1 an et demi de confinements à répétition, nous étions en période de transition. Nous avons pu nous réinventer, tout en conservant notre ADN.

Le Flagship a été réalisé avec Bernard Dubois, un grand architecte ayant déjà fait des flagships de marques prestigieuses et des hôtels… Nous cherchions un architecte signature pour créer notre écrin. Prendre le contrepied de ce que nous faisions.

Bernard Dubois, intérieur de la boutique 58 rue du Faubourg Saint-Honoré

NF: Vous avez fait appel à l’illustrateur Marc-Antoine Coulon pour les 1 an de votre boutique. Qu’est-ce qui vous a attiré dans son travail ? 

BC : Avec mon frère, nous nous sommes dit que pour les 1 an, nous voulions faire les choses un peu différemment. Notre boutique est sur deux étages avec plusieurs pièces artistiques. On a toujours voulu créer ce lien entre l’art et la joaillerie. Quand on a rencontré Marc-Antoine, il y a eu un vrai coup de foudre ! Entre nous trois la collaboration s’est très bien passée et nous avons réussi à challenger des marques très fidèles sur leur image de maison. C’était là, la principale difficulté.

Arnaud Cymerman, Marc Antoine Coulon, Benjamin Cymerman

NF : Le fil conducteur était Marc-Antoine avec ses illustrations ?

BC : Exactement ! Nous adorions ce qu’il faisait en général et nous avons trouvé qu’il était le meilleur pour concrétiser ce projet.

NF: Nous avons également beaucoup d’admiration pour le travail de Marc-Antoine Coulon. Il signe d’ailleurs les couvertures et les illustrations de notre guide Paris Select. Le fait qu’il travaille avec l’univers du luxe vous a séduit ?

BC : Oui. Ce qui nous a plu à tous les trois, c’est de changer un peu du quotidien. On voulait partir d’un produit et savoir comment lui allait pouvoir, à partir d’une personnalité, créer un portrait tout en faisant parler le produit en premier. C’était un beau challenge.

Illustrations de MarcAntoine Coulon

NF : Cela vous a largement distingué par rapport aux autres revendeurs, qui sont plus des vitrines. Cette collaboration à apporté une âme supplémentaire aux produits.

BC : C’est exactement ce qu’on veut que les gens ressentent !

NF: Concernant votre prise en charge de la présidence du comité de la Rue du Faubourg Saint- Honoré, pouvez vous nous en dire plus ?

BC : Il y a neuf ans, c’était le directeur du Bristol, qui était président du comité. Nous étions une petite équipe se disant qu’on avait là, avec la rue du Faubourg Saint-Honoré, une belle endormie. J’avais l’intime conviction que nous disposions du plus beau quartier de Paris. Nous avions une spécificité incroyable ici. Tous les corps de métier sont présents et la concentration de marques est impressionnante. Je souhaitais contribuer à développer l’identité de prestige et de luxe suprême du quartier.

NF: Pourquoi ce quartier est-il si unique ?

BC: On est le seul quartier à avoir tout à la fois : de belles enseignes, des galeries d’art, des marques de Haute horlogerie et de joaillerie, de la maroquinerie haut de gamme, des hôtels de luxe et même des institutions… un mélange incroyable ! C’était un gâchis de ne pas plus mettre le projecteur sur ce quartier. Avec une équipe, on a donc repris le comité. A la base pour un an et demi mais finalement cela fait 8 ans! Aujourd’hui, on est 121 membres. On est donc passé de 18 à 121 et le budget est passé de 60 000 € à presque 1 million d’euros! On a créé et organisé beaucoup d’événements pour mettre en lumière le quartier .

NF: Quel est le prochain gros évènement organisé par le Comité Saint-Honoré ?

BC: Cette année, on change de format ! On va faire le plus grand dîner du monde. Un dîner nomade avec une immense table allant de l’Elysée jusqu’à la rue de Castiglione et la Place Vendôme ! On invite nos clients VIP, on fera pleins d’animations et un beau dîner. Cela va être un très beau moment…

NF: Côté projet, pensez-vous ouvrir de nouvelles boutiques ?

BC: Oui, on a un nouveau projet… Il devrait voir le jour en mars ou avril. Par contre, il sera dans un nouveau domaine. C’est une chocolaterie, rue du Cherche Midi !

NF : Dites nous en plus ?

BC : J’ai eu l’opportunité de rencontrer Christelle Brua, cheffe pâtissière et chocolatière de l’Elysée pour qui j’ai eu un vrai coup de coeur professionnel. Elle souhaitait se lancer dans un nouveau projet. Nous l’avons soutenu. Et ça s’appellera, Madame Cacao!

NF : Visiblement, rien n’arrête votre soif de vous lancer dans de nouvelles aventures !

Paris Select ne manquera de vous suivre dans tous ces nouveaux projets…

Pour connaitre les adresses préférées de Benjamin Cymerman:

Vous aimerez aussi:


Si vous aimez...Partagez !